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L'Épouvante L'Émerveillement

Tanit Théâtre, Théâtre de Lisieux, Panta Théâtre de Caen, 

Théâtre de la Vignette, SGDN

D'après les textes de Béatrix Beck

Dossier du spectacle

Béatrix Beck n’a cessé d’interroger l’existence et le langage. Sur un plateau dépouillé, la comédienne Virginie Lacroix ne donne pas seulement vie aux textes, elle leur offre un organe respiratoire, une forme toujours en mouvement, une réécriture matérielle et vivante, minérale et végétale. 
Un grattement de plume. Un halo de lumière. Une comédienne. Seule. Assise sur une longue boite comme suspendue dans le noir. Cette longue boite trônant au centre du plateau, voila la raison d’être de la création. Le personnage plonge le nez dedans, « Maman chérie, je pense à toi tout le temps », ainsi le cercueil devient le point de fuite d’un tableau qui se dessine peu à peu sous les yeux épouvantés émerveillés des spectateurs. La comédienne y puise la lumière, les souvenirs, toute la matière de sa création, comme si la mise en scène s’écrivait et s’inventait sous nos yeux. Au fil des objets. Des chemins se tracent. Mais quel chemin ? « Chemin de halage. Chemin de ronde. Chemin des écoliers ». Chemin de la création ? Chemin de la vie ? Car peu importe le point de départ, tous reviennent vers le centre du plateau, où selon Pascal Quignard, « la mort est l’ultima linea sur laquelle s’écrivent les lettres de la langue ».
Si le plateau est un espace vide au début du spectacle, la comédienne y déverse rapidement des fragments de vie, souvenirs entremêlés et tas de sable informes comme les restes d’un temps qu’on a égrainé trop vite. Ici, l’expression « vider son sac » n’a jamais autant fait sens. Enfance et vieillesse, vie et mort, épouvante et émerveillement, tout se mêle et tout converge, dans le désordre, pareils à ses cordes qui se tendent entre la longue boite et les murs du théâtre.

"Envoyer valser. Se faire cuire un oeuf. N’y être pour personne, même pas pour soi.
Bic qui passe du nom propre à la gloire du nom commun, Goupil devenu renard.
Papier recyclé, envers des lettres, factures, poèmes, pub, faire-part. Feuilles volantes
garrottées de trombones pour les empêcher de jouer les filles de l’air, tapisser les nids
d’oiseaux, régaler les souris, devenir cocottes en papier, bigoudis, torche-culs.
Efface, douce gomme fatale qui caresse pour détruire. Biffer comme on tue des nuisibles, pas de sensiblerie. Flambez, pages de bravoure.
Autobiographie d’autrui ? Conte de la bifurcation ? Essai de ventriloquie ?
Prière à L’Ego ? Journal d’un têtard ? Sujets plus tentants les uns que les autres.
L’inspiration me gonfle les ouistitis, les gens me chauffent les oreillettes. Quant aux
ventricules, obscénité ridicule. Deux diminutifs dépréciatifs pour des cavités essentielles.
Il est vrai que si nous-mêmes ne sommes pas essentiels…
S’il existe la dérive des continents, pourquoi pas celle des textes qui sont eux aussi des océanies et autres."

Béatrix Beck - La Petite Italie

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D'après les textes de Béatrix Beck

Avec Virginie Lacroix

Conception & Mise En Scène Virginie Lacroix

Collaboration artistique Gilles Masson 
Création costumes Zohra Alami 

Scénographie Sellig Nossam

Construction Un Peu Plus À l'Ouest

Voix Off Alain Béhar, Alma-Lïa Masson-Lacroix,

Lou-Lilâ Masson-Lacroix, Monique Solliliage.

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